(Biopsie de grand dauphin prélevée par le GECC: peau et lard)
Depuis 2014, le GECC, en collaboration avec l’Agence de l’Eau Seine-Normandie, se penche sur la question de la contamination chimique chez les grands dauphins de la mer de la Manche. Ce premier rapport propose un premier état des lieux à partir des biopsies récoltées par le GECC entre 2010 et 2012.
Ce premier état des lieux se révèle assez alarmant car il prouve que les concentrations en PCBs (Polychlorobiphényles) et en mercure retrouvés chez les grands dauphins de la mer de la Manche dépassent tous les seuils de toxicité établis dans la littérature. Dit autrement, ces mammifères marins font partie d’une des populations de grands dauphins les plus polluées en PCBs au monde ! Triste record. Certes, une telle affirmation doit être nuancée car la contamination chimique n’a pas été étudiée de manière systématique chez tous les grands dauphins du globe.
Cette étude montre également que d’autres produits toxiques, tels que les pesticides organochlorés (utilisés dans l’agriculture), sont présents en plus faible quantité dans les biopsies, ce qui suggère une atténuation de ces composés dans l’environnement marin. Presque une bonne nouvelle…
Si l’impact réel de cette contamination chez les grands dauphins demeure difficile à prouver, de telles concentrations chimiques ne peuvent être tout à fait « innocentes ». Il semble donc peu probable que ces dernières n’entraînent pas un nombre important d’effets indésirables à l’échelle des individus, voire même de la population dans son ensemble. Les PCBs, par exemple, sont reconnus pour altérer les systèmes immunitaire, endocrinien et reproducteur chez les mammifères marins.