Des nouvelles d’un grand blessé

  • 16 juillet 2018
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Voici la belle histoire d’une cicatrisation!

Le 8 juillet 2017,  le GECC observe un grand dauphin au sud de Jersey avec un aileron très marqué et une blessure profonde sur son dos, à proximité de la caudale. Cet individu, peut-être un mâle, n’est pas un inconnu. Il est suivi par le GECC depuis 2015 et possède, dans la base de données OBSenMER, le numéro N0511. L’entaille sur son dos, parce qu’elle est profonde et nette, fait penser à un coup d’hélice.

Entaille observée en juillet 2017 sur l’individu N0511 au sud de Jersey. Photo Rémy Lebourgeois-GECC

Ce grand dauphin est blessé dans une zone appelée le pédoncule caudal qui comporte une grosse épaisseur de lard, des tendons mais pas de muscles, comme le montre la coupe transversale d’un pédoncule caudal de marsouin ci-dessous. Au centre, on observe une vertèbre à laquelle s’accrochent les tendons et tout autour l’épaisse couche de lard.

Coupe transversale du péonducle caudal de marsouin. Photo Marion Grimaud

Dans le cas de l’individu N0511, tout porte à croire que la blessure n’a pas touché les tendons, puisqu’il a pu continuer à nager comme si de rien n’était.

Mais l’aventure ne s’arrête pas là! Près d’un an, jour pour jour, soit le 9 juillet 2018, le N0511 est à nouveau observé par le GECC, aux Ecréhous cette fois-ci. C’est bien le même individu : son aileron reconnaissable entre tous ne laisse pas place au doute. Mais la blessure, ouverte et nette de 2017, a bien cicatrisé un an plus tard, au point d’être beaucoup moins visible.

Cicatrisation de l’entaille dans la zone du pédoncule caudal de l’individu N0511 en juillet 2018. Photo Rémy Lebourgeois (ci-dessus) et GECC (ci-dessous)

Cet exemple prouve de manière évidente que les grands dauphins cicatrisent. Les blessures les plus spectaculaires, entailles ou griffures, s’estompent, voire même disparaissent totalement avec le temps. Elles ne suffisent donc pas à confirmer l’identité d’un individu sur la durée.

L’aileron, avec ses marques distinctives, telles que les encoches et les picots, demeure l’élément le plus solide et le plus sûr pour identifier avec certitude un grand dauphin!